Réunion au Pavillon de l'Arsenal au sujet des Voies sur Berges
A la demande de l'association du quartier Sully-Morland, une réunion s'est tenue mercredi soir au Pavillon de l'Arsenal pour faire le point sur les effets de la fermeture des Voies sur Berges sur la pollution des quais hauts, en la présence de Monsieur Christophe Najdovski, du Maire du 4ème arrondissement, de son Adjointe aux transports, et d'une trentaine d'habitants du quartier Sully-Morland et de l'Ile-Saint-Louis. La FFAC a dépêché un de ses membres pour y assister.
Première constatation : les parisiens "qui ont élu Hidalgo pour fermer les voies sur berges" n'étaient pas là. Ou si peu (2 personnes tout au plus, sur une trentaine).
En effet, le quartier et particulièrement les quais hauts souffrent d'une augmentation de la pollution suite la fermeture des voies sur berges ; c'est pourquoi les habitants réclament leur réouverture. Même des cyclistes, c'est dire !
L'assistance a fait valoir que la fermeture des voies sur berges avait déplacé la pollution vers les habitants et que la piétionisation des voies ne servait en rien aux Parisiens.
Monsieur Najdovski a défendu la fermeture en insistant sur le fait qu'Airparif avait constaté une baisse globale de la pollution sur les voies et sur les quais hauts.
Sa démonstration a été fraîchement accueillie (c'est une litote). Les riverains ne sont pas dupes : ils savent qu'une diminution globale sur les quais hauts et les voies peut signifier que la baisse de la pollution sur les voies, qui ne profite à personne, a compensé la hausse sur les quais hauts, de manière à ce qu'elle n'apparaisse pas dans le bilan global voies + quais hauts. Surtout, la fermeture a créé un point noir de pollution sur le quai Henri IV, dont souffre particulièrement le quartier Sully-Morland.
Monsieur Najdovski a ensuite exposé que les reports de la circulation sur les quais hauts et le boulevard Saint-Germain n'avaient entraînés aucune saturation de ces axes (le membre dépêché sur place à particulièrement goûté ces propos, après avoir mis une heure pour traverser Paris d'ouest en est...).
Là encore, sa démonstration n'a pas emporté la conviction de l'assemblée (c'est encore une litote).
Deuxième constatation : le Parisien est force de proposition.
Un membre de l'assemblée a fait une première proposition très intelligente : fermer les voies sur berges en fonction des heures de la journée (ouverture aux heures de pointe), des jours (fermeture le week-end), et des saisons (fermeture l'été). Refus poli mais ferme de Monsieur Najdovski, arc-bouté sur son objectif de diminuer la place de la voiture dans Paris. Les riverains ont ensuite repris une proposition faite précédemment à la Mairie, à savoir rouvrir la rampe d'accès depuis le quai des Célestins vers la berge, ainsi que le tunnel Henri IV, et restreindre la circulation sur le quai à cet endroit, afin d'éloigner les véhicules des habitants et supprimer le point de pollution à cet endroit. Réponse de Monsieur Najdovski : Non. Car, selon lui, rouvrir une voie de circulation crée un appel d'air au trafic, donc une augmentation de la circulation, donc une augmentation de la pollution, comme ce serait le cas de Los Angeles et ses autoroutes à 8 voies.
Le Parisien est force de proposition et conciliant. La Mairie ne l'est pas.
La FFAC a profité du débat sur ce point pour interpeller les élus sur deux questions :
1. D'une part, une étude a-t-elle été menée pour savoir si la politique visant à saturer la voirie pour décourager l'usage de la voiture ne ralentissant pas la baisse de la pollution ? En effet, la pollution ne baisse pas aussi vite que le trafic, et ce malgré des normes Euro de plus en plus strictes qui auraient dû accélérer cette baisse.
2. D'autre part, l' "appel d'air" qui ferait suite à la réouverture du tunnel Henri IV a-t-elle évaluée précisément, sans se référer à des exemples étrangers ?
Ce n'est pas le cas. Les élus sont accrochés à l'idée que ce sont les accélérations, et non les bouchons, qui créent la pollution. Pour eux, la solution à la pollution est la limite à 30 km/h et la multiplication des radars, pour limiter les accélérations et la pollution.
Sachant qu'aux heures de pointe, il est difficile d'atteindre 10 km/h, le lecteur appréciera l'ironie de la proposition... Surtout, qu'est-ce qu'un bouchon sinon qu'une succession d'accélérations ?
Le Radar : remède contre la pollution...
Troisième constatation : le Parisien est solidaire.
Il y a eu deux moments de grâce lors de cette assemblée.
D'abord, un membre du public a dit avoir un peu honte de se promener sur les voies sur berges en voyant, quelques mètres plus hauts, la souffrance des riverains et des usagers de la route.
Ensuite, un autre membre a fait constater que l'extrême majorité de l'assemblée ne conduisait pas, que les personnes présentes, pour beaucoup retraités, jouaient le jeu de la Mairie et délaissaient leur auto, mais qu'il fallait laisser tranquilles "ceux qui travaillent" et qui en ont toujours besoin.
En conclusion, les Parisiens sont bien plus attentifs à la recherche de solutions efficaces pragmatiques et à l'écoute des besoins de leurs concitoyens qui doivent se déplacer, que la Maire actuelle ne l'a jamais été.
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