VOIES SUR BERGES : LA LUTTE ANTI-POLLUTION PERD TOUT CRÉDIT
Le 25 octobre 2018, la Mairie a remporté une maigre victoire en conservant son droit de fermer les voies sur berges de la rive droite parisienne à toute circulation motorisée mais elle a perdu tout crédit dans sa lutte contre la pollution liée à l'automobile. Explications.
1er arrêté recalé pour avoir clairement menti aux citoyens
Il aura fallu à Anne Hidalgo deux arrêtés successifs pour arriver à fermer les voies sur Berges afin, officieusement, de décourager et d'éradiquer peu à peu du centre de Paris les automobilistes mais aussi tous les véhicules indispensables à la santé économique du centre et à son approvisionnement (officiellement, pour "se réapproprier les berges" et en faire un "parc urbain")
Le 1er arrêté du 18 octobre 2016, attaqué par de nombreuses associations de riverains, de commerçants et d'automobilistes avait été annulé le 21 février 2018 par le Tribunal administratif, décision confirmée en octobre 2018 par la Cour d'Appel. Un sacré revers pour le Maire de Paris et son équipe.
Motif : une étude d'impact partielle, partiale et insuffisante qui ment à la population par omission ou manque de rigueur, au choix, sur l'impact du report de la pollution vers les quartiers proches des berges et tous les axes de report dans Paris. Comme pour nous confirmer cela, le journal Le Parisien (article ici) publie après le jugement de la Cour d'Appel les chiffres connus d'AirParif démontrant que les taux de pollution, le nombre de passages de véhicules en quais hauts notamment, ont fortement augmenté comme la pollution sonore olfactive et chimique qui en résulte, pour le mal-être de tous, contredisant "l'évaporation" constatée à ce jour seulement par l'adjoint au Maire chargé des Transport de la Ville de Paris, Christophe Najdovski. (image Le Parisien)
2e arrêté maintenu mais la justification des ZCR de moins en moins évidente
Le 6 mars 2018, la Maire de Paris avait pondu un second arrêté en refusant de tenir compte du jugement du Tribunal. Motif officiel : protéger le patrimoine qu'est la voie sur berge classée par l'UNESCO en 1991 alors qu'elle était déjà largement ouverte aux véhicules puisque créée pour cela. Motif officieux : ne surtout pas perdre la face en obéissant à une décision de justice la désavouant.
Ce second arrêté, attaqué au Tribunal administratif par la FFAC, est aujourd'hui maintenu, le Tribunal ayant opté le 25 octobre pour le rejet de tous les recours déposés.
Si l'on peut être attristé de constater que jusqu'à la fin du mandat d'Anne Hidalgo, les citoyens continueront de subir une pollution reportée considérable afin de permettre à quelques citoyens au bord de Seine de se reposer un peu du chaos urbain créé au dessus, on peut aussi y voir une fausse victoire pour Mme Hidalgo.
Le second arrêté a été maintenu notamment au motif très intéressant que les augmentations de concentration en NO2 de 5 % à 15 % à proximité immédiate d'immeubles d'habitation ont été jugés par AirParif comme par le Tribunal comme non significatives pour les populations exposées.
AIRPARIF et le Tribunal administratif ont ainsi mis à néant la légitimité des Zones à Circulation Restreinte : si une augmentation de la pollution, dans de telles proportions, n'a aucun impact sur les populations, cela signifie que la baisse attendue, bien moindre, de la ZCR parisienne n'aura aucun effet sur les populations exposées, rendant ladite ZCR totalement injustifiée comme la FFAC l'a maintes fois soulignée.
Bien évidemment, la FFAC ne manquera pas d'en faire état devant la Cour administrative d'appel de Paris dans le cadre de son recours contre la ZCR (le résumé de notre recours).
Loin de la "victoire sociétale" affirmée par Anne Hidalgo qui abuse du mot "fermeture définitive" dans son tweet victorieux du 25 octobre, feignant d'ignorer qu'un autre maire pourra modifier à l'avenir ce qu'elle aura mis en place avec davantage de bon sens, la Mairie a surtout perdu tout crédit dans son argumentaire anti-pollution.
Cette politique de la Maire de Paris, qui ne vise qu'à dégager l'automobiliste par pure idéologie, interdit tout compromis intelligent sur l'approvisionnement du centre ville comme sur la mobilité des populations comme le souhaitait la FFAC qui avait suggéré différentes solutions de modulation des quais bas et hauts, pour un centre ville fluide et économiquement dynamique. Mais le dossier est loin d'être refermé...
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