Non, les vieilles voitures ne polluent pas plus que les nouvelles

Lecteur, te souviens-tu de cette infographie ?

Elle fut massivement diffusée sur Internet au moment où la Mairie de Paris adoptait les premières restrictions de circulation à compter du 1er juillet 2016.

Les Décodeurs du Monde s’étaient même fendus d’un article pour y répondre : “Oui, les vieilles voitures interdites à Paris polluent plus que les nouvelles”.

Toutefois, leurs conclusions reposaient uniquement sur les émissions de monoxyde de carbone, qui ne sont plus un problème de santé publique depuis 15 ans.

En revanche, le mystère restait entier sur les émissions de dioxyde d’azote et de particules fines, pourtant en cause dans la pollution des agglomérations françaises et européennes.

Face à cela, les autorités rétorquaient qu’un véhicule récent, obéissant à des normes Euro plus strictes, était nécessairement moins polluant qu’un véhicule ancien.

Et c’est sur la base de ce postulat qu’était construite la classification Crit’Air, presque uniquement fondée sur les normes Euro.

Dès l’origine, la communauté des motards et des passionnés de l’automobile ont émis les plus sérieux doutes sur l’efficacité des normes Euro.

Le scandale des diesels Volkswagen fut le premier coup de semonce.

En juillet 2016, les conclusions de la Commission Royal sur les émissions des véhicules diesel renforçaient un peu plus les suspicions à l’encontre des normes Euro..

En septembre 2016, un rapport de l’ONG Transport & Environment démontrait que les émissions des véhicules diesel en conditions réelles étaient tellement supérieures à celles relevées lors de leur homologation que le gain en émissions entre les différentes normes Euro était minime.

Le 29 mars dernier, Paris et Londres annonçaient vouloir mettre en place un système de notation des véhicules basé sur leurs émissions réelles et non sur les normes Euro.

Le dernier clou dans le cercueil des normes Euro vient d’être planté par les instances européennes elles-mêmes.

Le 4 avril dernier, le Parlement Européen a constaté que “la Commission européenne et les États membres étaient déjà au courant, il y a plus de dix ans, que les émissions d’oxyde d’azote (NOx) des véhicules diesel lors des essais en laboratoire différaient de façon marquée des émissions mesurées en conditions réelles sur la route, et qu’ils ont échoué à prendre les mesures appropriées pour protéger la qualité de l’air et la santé publique”.

C’est désormais officiel : les normes Euro et leurs limites d’émissions de polluants toujours plus strictes n’ont pas remplies leurs objectifs, en raison de processus d’homologation défaillants et de l’absence de tout contrôle par les Etats-membres une fois le véhicule sur le marché.

Elles ne garantissent nullement qu’un véhicule récent soit moins polluant qu’un véhicule ancien.

EN REALITE, PERSONNE N’EN SAIT RIEN !!!

Pourtant, c’est sur la base de la norme Euro que le gouvernement a construit la classification Crit’Air.

Et c’est sur la base de la classification Crit’Air que Paris, Grenoble, et bientôt de nombreuses autres agglomérations françaises s’arrogent le droit de porter atteinte à la liberté de circulation des citoyens, à l’égalité entre usagers de la route, et au droit de propriété de millions d’automobilistes et motards.

Le retrait de la classification Crit’Air s’impose.

(Crédit photo : inconnu. Merci à l’auteur de se faire connaître)

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