17.11 : carburant trop cher, manifestants trop volatiles

Suite aux appels lancés par des citoyens isolés à « bloquer le pays » le 17 novembre 2018, appels relayés par les médias et les réseaux sociaux et rencontrant un vif succès, le bureau de la FFAC a décidé à l’unanimité de ne pas participer en tant qu’organisateur à cet événement.

Ce mouvement est né de citoyens sans l'appui de corporation ou d'associations, chacun est donc libre d'y participer ou non sans le besoin d'un soutien associatif, d'où qu'il vienne.

La fin du monde associatif et le début de la révolution facebookienne ?

Nous partageons le constat général évident que les prix du carburant en France s'alignant par la fiscalité des taxes vers le haut, les coûts de nos déplacements personnels comme professionnels sont en hausse constante et que le lien avec une lutte pour un meilleur climat est plus que difficile à percevoir pour chacun. Sinon qu'en relevant le prix kilométrique de nos déplacement, l'Etat veut nous amener vers d'autres modes (trains, avions, ... trottinette ?) qui à ce jour ne sont pas perçus comme polyvalent et abordables par nombre de Français qui préfèrent encore leur véhicule ou nombre de transporteurs qui préfèrent la route au ferroutage. Personne n'est dupe de la motivation fiscale réelle.

Nombreux sont les militants du 17.11 prêt à bloquer leurs concitoyens qui ne sont en rien responsables du prix du carburant. Nous verrons s'ils sont actifs dans la durée et surtout constructifs. Mais peu nombreux sont ces mêmes militants quand il faut refuser d'acheter massivement sa vignette Crit'Air qui incite à surconsommer des véhicules récents, quand il faut aller bloquer les élus, les autorités et les pouvoirs publics responsables de ces décisions.

Beaucoup ici se battent pour un besoin de consommateur et non de citoyen ayant une vision large des questions de mobilité et de pollution. Ils veulent poursuivre leur mode de vie sans combattre un seul instant l'obsolescence des véhicules qu'on leur impose et qu'ils consomment, sans combattre les zones d'interdiction de circulation et les inégalités sociales qui en découlent et privent les moins riches d'une liberté de circulation.

Le prix de l'essence sera bientôt un problème de riche car les autres, ne pouvant acheter un véhicule autorisé à circuler, seront contraints au transport collectif.

Que faire pour être un citoyen automobiliste éco-responsable

La FFAC encourage à se regrouper dans des structures associatives pour être force de proposition et non force de blocage.

Vous voulez démontrer votre responsabilité écologique et en même temps refuser un matraquage fiscal sur le carburant ?

1- cessez de "surconsommer" des véhicules sur le prétexte qu'ils seront autorisés à circuler demain en jetant prématurément vos véhicules anciens.

2- refusez les restrictions de circulation qu'imposent vos maires actuellement dans l'ensemble de la France en rejoignant les associations qui les combattent.

3- militez pour que les pouvoirs publics organisent vos villes avec des emplois proches de vos services et habitats et pour des trains abordables et fiables et pour une meilleure qualité de vie. L'avenir n'est pas à rester enfermé dans un véhicule neuf en râlant sur le prix du carburant exorbitant. Il est à repenser son mode de vie et à exiger des pouvoirs publics qu'ils nous accompagnent réellement au lieu de nous matraquer fiscalement.

Restez prudents en cas de manifestation motorisée :

Vérifiez qu’un organisateur existe, qu’il est couvert par une assurance et que le parcours a été déposé en préfecture.